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Publié il y a déjà plus de 15 ans par Douglas W. Tallamy, le livre « Bringing Nature Home » révèle le lien indissoluble entre les espèces végétales indigènes et la faune indigène. Ce plaidoyer en faveur des aménagements naturels et des plantes indigènes est encore criant d’actualité aujourd'hui, et sa (re)lecture nous rappelle que toute personne ayant accès à une parcelle de terre ou une cour arrière peut apporter une contribution significative au maintien de la biodiversité.
Non seulement devons-nous remplacer plus de pelouses par d’autres plantes, nous devons surtout le faire avec des plantes indigènes qui rempliront les rôles pour lesquels elles ont évolué dans notre milieu.
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Quand j'ai décidé de me lancer dans la production de semences de plantes sauvages et indigènes, je ne connaissais pas encore Douglas Tallamy. L’intuition que les plantes indigènes devaient regagner du terrain et l’élan de départ qui ont donné naissance à notre projet prenaient tout à coup un éclairage nouveau et se définissaient encore mieux à la lecture de ses différents ouvrages.
Ce passage tiré de « Bringing Nature Home » résume particulièrement bien les conclusions des recherches scientifiques sur le rôle des plantes indigènes et est venu confirmer la validité de notre désir de les propager grâce à nos semences.
« Nous, les humains, avons perturbé les habitats naturels de tant de façons et à tant d’endroits que l’avenir de la biodiversité de notre monde s’annonce bien sombre, à moins que nous ne commencions à partager les lieux dans lesquels nous vivons avec les plantes et les animaux qui y ont évolué.
Parce que la vie est alimentée par l’énergie solaire captée par les plantes, ce seront les plantes que nous utilisons dans nos jardins qui détermineront ce que sera la nature dans 10, 20 et 50 ans. Si nous continuons à aménager nos espaces principalement avec des plantes exotiques qui sont toxiques pour les insectes — les herbivores les plus importants de notre écosystème suburbain en termes de transmission d’énergie des plantes aux autres animaux — nous pourrions assister à une extinction à une échelle qui dépasse ce qui s’est produit lorsqu’un météore a frappé la péninsule du Yucatan à la fin du Crétacé.
Si nous utilisons plutôt des plantes qui ont évolué avec nos communautés animales locales comme fondement de nos paysages, nous pourrons peut-être sauver une grande partie de notre biodiversité de l’extinction. Essentiellement, nous allons pour la première fois coexister avec la nature plutôt que de la concurrencer.
Depuis un siècle, nous créons nos jardins avec une seule idée en tête : l’esthétique. Nous avons sélectionné des plantes pour l’aménagement paysager uniquement en fonction de leur beauté et de leur adéquation avec nos conceptions artistiques.
Pourtant, si nous concevions nos bâtiments comme nous concevons nos jardins, en ne gardant à l’esprit que l’esthétique, ils s’effondreraient. Tout comme les bâtiments ont besoin de structures de support pour maintenir en place les arches gracieuses et les belles lignes de l’architecture raffinée, nos jardins ont besoin de plantes indigènes pour soutenir un réseau alimentaire diversifié et équilibré, essentiel à tous les écosystèmes durables. »
- Douglas W. Tallamy, 2007, « Bringing Nature Home », Timber Press