
La sortie du rapport Planète Vivante 2024 du Fonds mondial pour la nature (WWF), publié le 10 octobre dernier, sonne une nouvelle fois l’alarme : les populations d’espèces sauvages à travers le monde continuent de décliner à un rythme alarmant. En effet, le rapport indique une baisse moyenne de 73 % des populations d’espèces depuis 1970, en grande partie due à l’impact de l’activité humaine sur les habitats naturels.
Comme le rappelait Daudi Sumba, conservateur en chef du WWF, lors d’une récente présentation en ligne, le rapport ne se limite pas à l’étude des populations de faune sauvage et met aussi l’accent sur l’importance des écosystèmes qui soutiennent la vie humaine, insistant sur l’interconnexion entre les crises climatiques et la destruction de la nature.
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Cette édition du rapport souligne à nouveau qu'il est en effet impératif d’affronter conjointement la double crise que représentent les changements climatiques et la perte de biodiversité. Le rapport insiste également sur les risques croissants liés aux “points de bascule” dans certains écosystèmes, qui pourraient entraîner des changements irréversibles et des conséquences catastrophiques pour l’humanité.
Les limites des approches de conservation traditionnelles
C’est une vérité que de nombreux experts ont exprimée depuis longtemps : si les efforts de conservation des grandes zones protégées comme les parcs nationaux et réserves fauniques sont essentiels, ils ne sont pas suffisants.
Ces zones, isolées et souvent trop petites, ne suffiront pas pour maintenir des populations stables d’espèces fauniques et floristiques. Comme l’avait déjà démontré en 1967 la théorie de la biogéographie insulaire d’Edward O. Wilson, la taille d’un territoire et sa distance par rapport à d’autres zones riches en biodiversité sont directement corrélées à la survie des espèces. Or, en l’absence de corridors écologiques connectant ces espaces, les espèces vulnérables restent exposées à l’extinction.
Toutefois, les différents paliers de gouvernement n’ont pas toujours la possibilité d’intervenir à ce niveau, surtout dans les zones et territoires plus densément peuplés. Dans le cas spécifique du Québec, la majorité des zones protégées sont situées au nord du 49e parallèle, là où la biodiversité est moins concentrée. En effet, plus de 80 % de la biodiversité du Québec se trouve au sud du 49e, dans des zones où le territoire public est rare et fragmenté.
Régénération plutôt que simple conservation
Face à ce constat, il est temps de passer d’une approche de conservation à une approche de régénération.

Il ne s’agit plus seulement de protéger ce qui reste, mais aussi de réparer les écosystèmes endommagés par des décennies d’activités humaines, telles que l’urbanisation, l’étalement urbain, l’agriculture intensive et les pratiques d’aménagement encore dominantes. Comme le montre le rapport Planète Vivante, les causes de la perte de biodiversité sont anthropiques, mais c’est aussi par nos actions que nous pouvons inverser la tendance.
Si le sud du Québec est principalement constitué de terrains privés, ce changement de paradigme nécessite donc que chacun et chacune d’entre-nous collabore.
Des initiatives locales, voire ultra-locales, comme celles promues par Douglas Tallamy dans son projet Homegrown National Park, montrent que les particuliers, entreprises et municipalités ont tous un rôle crucial à jouer.
Même ceux vivant en milieu urbain sans accès à une cour peuvent contribuer à la régénération en cultivant des plantes indigènes sur leurs balcons!
Par où commencer?
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