C’est près de la zone humide ensoleillée qui se déverse dans ce ruisseau tranquille qu’on a croisé nos tortues peintes l’été dernier. Cette petite tortue, la plus abondante des tortues nord-américaines, apprécie en effets les eaux stagnantes et les cours d’eau tranquilles à proximité de zones terrestres où pousse une végétation abondante.
Les tortues sont des reptiles ectothermes, c’est-à-dire que leur température corporelle varie en fonction de la température ambiante. Mais si l’on peut voir la tortue peinte se faire dorer au soleil sur une roche ou un tronc d’arbre l’été, que fait-elle l’hiver pour éviter de congeler?
Chez nos espèces indigènes, les adultes vont hiberner au fond des lacs, marais ou cours d’eau pour éviter le point de congélation. Mais les petits de la tortue peinte, donc les œufs pondus au printemps vont éclore en septembre, vont passer leur première année sur le site de ponte où ils peuvent subir des températures jusqu’à -10 degrés Celsius!
Pour y survivre, les tortues produisent dans leurs cellules une substance cryoprotectrice qui agit littéralement comme un antigel, un « super-pouvoir » que partagent d’autres amphibiens comme la grenouille des bois et la rainette.
Selon la Fédération canadienne de la faune, « Huit espèces de tortues d’eau douce indigènes vivent au Canada. Toutes sont en péril, ou comprennent une population ou une sous-espèce en péril », essentiellement à cause de la perte d’habitat par l’activité humaine et de notre gestion du territoire.
À travers notre projet, c’est donc aussi leur habitat que l’on protège. Notre terre compte en effets plusieurs milieux humides différents où l’on a pu jusqu’ici localiser des tortues peintes ainsi que la tortue serpentine, la plus grosse tortue d'eau douce au Canada.